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Théâtre National de Bordeaux en Aquitaine – TnBA

Centre dramatique national, théâtre, danse, théâtre en famille

Suite du voyage d’étude à Buenos Aires…Phase 2 : Avignon

« Nous voulons créer une pièce de théâtre avec vous. »

 

Ce sont les premiers mots que Sergio Boris adresse aux élèves-comédiens de l’éstba alors qu’ils s’installent pour un mois à Buenos Aires, répondant avec une liberté et une confiance admirables à l’invitation du metteur en scène argentin d’ « explorer l’incertain » et de « travailler avec la “déconcertation” ».

À partir de cette première rencontre entre les 14 l’élèves-comédiens et l’équipe artistique argentine formée par Sergio Boris et Adrián Silber, s’est engagé un processus d’écriture de plateau basé sur un travail d’improvisation autour d’un univers qui apparaissait peu à peu, au fil des répétitions. « Avec ces jeunes d’une vingtaine d’années, nous avons imaginé un monde plus sinueux et difforme où les acteurs pourraient atteindre des mouvements dramatiques, éclairés par la conjonction du tragique et du ridicule. Le geste de la multiplicité. Nous avons ainsi mené un véritable parcours de recherche en travaillant sur l’expression, le lien musical de chaque scène et sur le développement des relations entre les personnages » explique le metteur en scène.

Lors de son arrivée en 2014, Catherine Marnas affirmait dans son projet pour l’éstba : « l’international sera l’un des fondements de l’identité et de la spécificité de l’école ». Cette année, elle a imaginé et mis en place, en collaboration avec Ligne Directe et le Festival d’Avignon, une expérience exceptionnelle pour les 14 élèves, en deuxième année de formation : un mois d’immersion totale et d’expérimentation au cœur de la scène théâtrale indépendante de Buenos Aires, en février. Elle a ensuite permis à cette  expérience de trouver son écho dans la production d’un spectacle d’école El Syndrome. Les répétitions se sont tenues à Bordeaux cette fois, au mois de juin, avant les quatre représentations du spectacle au Festival d’Avignon en juillet, véritable aboutissement de cette expérience transatlantique.

 

À propos du monde créé dans El Syndrome

Onze jeunes français sont venus étudier le théâtre à Buenos Aires pendant un mois mais ils restent, inexplicablement, là.
Deux ans plus tard, ils habitent une maison abandonnée, au bord du delta, dans la localité du Tigre, située à une cinquantaine de kilomètres de Buenos Aires.
Une nuit, débarquent trois autres Français, à la recherche d’un refuge. Ils viennent de Patagonie où ils ont fui une France qui a cessé d’exister trois mois auparavant.
Ces trois-là entendent entraîner les onze habitants de la maison à un pseudo-festival de théâtre, dans la jungle de la région de Misiones au Nord du pays, festival qui ne sert en réalité que de couverture à un rassemblement politique d’ex-Français.
Le temps file et s’affole, entre le vendeur de poulets Sosa, la Troupe Delacroix, l’oubli d’aimer, un fleuve qui se déplace, un miroir que l’on ne peut voir, une langue maternelle oubliée…

Sergio Boris

 

Portrait

Acteur de cinéma, de télévision et de théâtre, Sergio Boris a joué à Avignon et à Paris, dans le cadre du Festival d’Automne, notamment sous la direction de Ricardo Bartís dans des spectacles marquants comme El Pecado que no se puede nombrar entre 1998 et 2000, et plus récemment dans La Pesca en 2008.

Sergio Boris est également metteur en scène, dramaturge, directeur d’acteurs reconnu et récompensé en Amérique latine. Il crée notamment : La Bohemia en 2001, El Sabor de la derrota en 2004, El Perpetuo Socorro en 2008 et El Cadáver de un recuerdo enterrado vivo en 2010. Auteur de pièces de théâtre, il les dirige rarement, préférant à l’heure de mettre en scène, réécrire ses textes en répétition, affirmant ainsi combien « le centre du théâtre, c’est l’acteur ». Les nombreuses années passées aux côtés de Ricardo Bartís influencent encore aujourd’hui ses spectacles, son langage théâtral et une direction d’acteurs minutieuse, au service d’une métaphore sociale et politique.

En 2013, l’Europe découvre son travail avec son quatrième spectacle, Viejo, Solo y Puto. Cette pièce chorale – que certains définissent comme « un objet aussi décadent que sublime, aussi cultivé et littéraire qu’elliptique […], un petit bijou de savoir-faire servi par une troupe d’exception » – rencontre un accueil fracassant en Europe : de Bruxelles (Kunstenfestivaldes arts) à Barcelone (festival Temporada Alta), en passant par Rotterdam (festival de Keuze) et la France (Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, Théâtre Garonne de Toulouse, Théâtre de la Vignette à Montpellier, Festival Next à Lille, Festival Novart à Bordeaux).

En 2015, il prépare et crée à Buenos Aires un spectacle librement inspiré d’Antonin Artaud, dans le cadre du cycle "Invocaciones" (Artaud, Jarry, Brecht, Meyerhold), présenté au Centre culturel San Martín de Buenos Aires.
Cette même année, il développe un processus de recherche et de création unique avec les élèves de l’École supérieure de théâtre Bordeaux Aquitaine.