Dans les zones d’ombre d’une guerre oubliée, Para est un monologue puissant et tout en nuance, une analyse poignante de la tragédie complexe « des opérations de maintien de la paix ».
« Si je ne peux pas me pardonner à moi-même, comment la société peut-elle me pardonner ? »

Neuf ans après Mission, spectacle bouleversant sur un missionnaire au succès international, l’écrivain David Van Reybrouck, le comédien Bruno Vanden Broecke et le metteur en scène Raven Ruëll unissent à nouveau leurs forces pour un incroyable monologue sur un chapitre oublié – ou caché – de l’Histoire récente : l’intervention militaire belge en Somalie de 1992 à 1993. Intervention entachée de scandales. Épluchant archives et publications pendant deux ans, David Van Reybrouck a également interviewé des para-commandos qui ont participé à la mission, aussi bien des officiers que de simples soldats.
Partant d’une analyse de la tragédie complexe de l’« opération internationale de maintien de la paix » en Somalie, la pièce n’est pas tant une évaluation de la géopolitique du début des années 90 qu’une réflexion sur les tourments intérieurs dans la « grande Histoire ». Ni un réquisitoire, ni une apologie, Para est un exercice d’empathie forgé d’idéalisme et d’impuissance, d’objectifs nobles et de pratiques crapuleuses. Loin des images stéréotypées des films de guerre, Para retisse les liens entre le personnel et le politique et illustre les paradoxes de notre époque.