Harriet, atteinte de crises nerveuses, s’isole de sa famille. Sa soeur Sadie, qui n’entend pas la laisser partir, la rejoint. Les deux soeurs, face à elles-mêmes, composent un portrait en miroir infini et troublant.

Jane Bowles n’a publié que trois livres qui lui valurent immédiatement l’admiration de son époux, l’écrivain Paul Bowles, mais aussi de Tennessee Williams et de Truman Capote. L’autrice dépeint des personnages incapables de s’acclimater au monde qu’on leur propose avec un humour énigmatique et des intrigues reposant sur des non-dits, des secrets, des désirs mal compris ou à demi inavouables.
Dans Camp Cataract qu’adaptent et mettent en scène Marie Rémond et Thomas Quillardet, Harriet a trouvé refuge dans un camp près de chutes d’eau pour soigner ses crises nerveuses. L’une de ses soeurs, Sadie, va entreprendre un voyage vers celle sans qui elle ne peut vivre. Le chaos intérieur des personnages fait écho au grondement des cascades qui les attirent et les fascinent. Dans un climat moite et fiévreux, en équilibre entre humour et âpreté, c’est un portrait sensible de femmes imprévisibles qui est donné à voir.
Entre humour et angoisse, réalité et folie, Marie Rémond signe une mise en abîme où se mêlent étrangement la figure de Jane Bowles et les personnages dans un temps suspendu. Il devient alors difficile de démêler le vrai du faux.