Un Candide ébouriffant ! Julien Duval ravive l’éclat fantastique de ce classique signé Voltaire où tolérance et verve piquante servent de bouclier contre les atrocités du monde.

En ces temps de crispations idéologiques et religieuses, qu’il est bon de repartir à l’assaut de Candide ou l’Optimisme, l’histoire de ce jeune homme intègre en quête du bonheur, traversant le brouhaha du monde sans jamais se départir de la croyance que «tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Julien Duval, artiste compagnon du TnBA, s’engouffre avec énergie, aux côtés de cet optimiste joyeux. Et attention, cela va secouer! Car tout au long de cette épopée, il ne trouve que guerres, meurtres, tortures, fléaux. Bien que raillé, volé, violenté, il y opposera toujours son indécrottable esprit de tolérance. Bêtise ? Non, sagesse! Car Candide est naïf, certes, mais sûrement pas nigaud. Au fil de ses aventures, il nous apprend, autant qu’il apprend. Et la verve philosophique de Voltaire, piquante, ironique, touche plus que jamais juste. Pour condenser cette épopée, la mise en scène opte pour un théâtre choral ébouriffant, lancé à cent à l’heure. Les sept comédien·ne·s s’aventurent sur le plateau et se régalent de dialogues enlevés et de monologues corsés. Après la mémorable création jeune public Dans ma maison de papier, j’ai des poèmes sur le feu, le Syndicat d’Initiative, plus habitué aux auteurs contemporains, s’engage vaillamment dans ce conte classique, avec une attention particulière à la langue de Voltaire, actualisée mais pas dénaturée. Du théâtre salutaire et, surtout, joyeux!