Des mots pour exister
Dans la campagne écossaise, au temps des croyances et des superstitions, une jeune femme analphabète va peu à peu prendre conscience d’elle-même et du monde qui l’entoure. Mariée à un laboureur, elle se dégage de son emprise et le trompe avec le meunier, symbole du mal, qui l’éveille au monde et au langage. Dans sa soif de savoir, elle n’hésite pas à traverser les barrières du bien et du mal, et ce, jusqu’au crime. Au centre de trois personnages, celle qu’on croyait bête, voire primitive, se révèle la plus fine du trio, elle qui a saisit le sens des choses.
Issu du Conservatoire National de Bordeaux, Thibault Lebert est un jeune metteur en scène dont le TnBA a souhaité accompagner le travail. Après Stabat Mater Furiosa de Jean-Pierrre Siméon et 4.48 Psychose de Sarah Kane, il se tourne encore une fois vers une figure féminine. Adepte d'un style épuré qui laisse toute sa place au texte, Thibault Lebert se confronte ici à une des pièces les plus jouées du répertoire contemporain, une parabole rurale où les mots résonnent, aiguisés comme des couteaux, comme autant d’armes contre l’ignorance. Âpre et poétique !

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