Le Cas Blanche-Neige
De Howard Barker Mise en scène Frédéric Maragnani
Comment le savoir vient aux jeunes filles Avec
ce titre énigmatique et un brin provocateur, on se plaît à imaginer une
blanche-neige décalée. Une blanche-neige dont la quête du prince
charmant ne serait teintée ni de romantisme ni de mièvrerie, mais d’une
bonne dose de perversité. C’est du moins le parti pris du dramaturge
anglais Howard Barker. Sans fards et sans détours, il revisite le
célèbre conte des frères Grimm et fait de son héroïne une jeune fille
gourmande d’hommes et d’aventures sexuelles, terriblement jalouse de sa
belle-mère la Reine et séductrice en diable. Le Cas Blanche-Neige (comment le savoir vient aux jeunes filles)
illustre le combat de deux femmes, également belles. L’une a quarante
et un ans, l’autre dix-sept. C’est de ces « états de femmes » à deux
moments opposés de leur épanouissement que naît le tragique : la Reine,
enceinte du jeune prétendant de Blanche-neige, meurt, comme dans le
conte des frères Grimm, d’avoir chaussé les escarpins de fer rougis au
feu, que le Roi a fait préparer pour elle. Par-delà la tragédie
d’inspiration shakespearienne, Le Cas Blanche-Neige
est aussi une réjouissante lecture psychanalytique du conte de fées :
il y est question d’initiation, de perte, de culpabilité,
d’identification, de jeux de miroir, de rivalité, de maternité,
d’inceste et de faute.
Pour donner corps à cette construction
foisonnante et faire entendre la langue, tour à tour lyrique, poétique
ou triviale de Barker, le metteur en scène bordelais Frédéric Maragnani
a choisi neuf comédiens dont les très attendus Marie-Armelle Deguy,
Céline Milliat-Baumgartner, Maury Deschamps et Christophe Brault. Pour
Frédéric Maragnani qui se réfère volontiers aux cinéastes David Lynch
ou Aki Kaurismaki, Le Cas Blanche-Neige
est une fable du trouble. Du trouble entre réel et irréel, entre beauté
et dérisoire, entre vérité et artifice, entre femme vieillissante et
femme prête à éclore. Le trouble de la féminité en somme.
Avec Céline Milliat-Baumgartner, Christophe Brault, Rodolphe Congé,
Marie-Armelle Deguy, Maury Deschamps, Jean-Paul Dias, Jean-Claude
Durand, Michaël Gaspar, Isabelle Girardet.
Mise
en scène Frédéric Maragnani / Traduit de l’anglais par Cécile Menon
(Editions Théâtrales) / Lumière Eric Blosse / Son Benjamin Jaussaud /
Régie plateau Vanessa Lechat / Scénographie Camille Duchemin / Costumes
Sophie Heurlin / Dramaturgie, assistanat à la mise en scène Julie
Sermon / Chargée de production Anne Reynaud.
Coproduction
Travaux publics – compagnie Frédéric Maragnani, Théâtre de Suresnes
Jean Vilar, TnBA-Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine, Office
artistique de la région Aquitaine.
© photos : William Eggleston, fokko.b
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sa 18.03 - 20:30 Prochain rendez-vous avec Travaux Publics Cie Frédéric Maragnani Barbe-bleue (La scène primitive) de Fretel Au TNT-Manufacture de Chaussures 24 > 28 avril 2006
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