On est toujours le monstre de quelqu'un
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, bienvenus en direct d'Elephant people ! Dans quelques minutes, six prodiges de monstruosité se réuniront pour une rencontre improbable: Eng et Chang les frères siamois, Jo-Jo l'homme à tête de chien, Clementine Delait la femme à barbe, Jean-Jacques Liberra l'homme aux deux corps, Joseph-Josephine l'hermaphrodite, Frank l'homme aux trois jambes, ou encore Joseph Carrey Merrick, dit l'homme éléphant. Ils seront tous là, pour inverser les regards portés sur eux et vous transmettre leur vision de ce monde ! Leurs mots seront les mots de leur chair regardée, scrutée, rejetée et moquée.

C'est en direct d'un plateau de tournage, que Renaud Cojo nous convie à une attraction foraine d'un nouveau genre, un opéra contemporain singulier, dont le texte a été confié à l'auteur australien Daniel Keene et la musique interprétée sur scène au groupe rock The Married monk. Grâce à un dispositif scénique astucieux, il fait tomber le rideau de foire pour rassembler les figures mythiques de la monstruosité autour du personnage fondateur de Joseph Carrey Merrick, l'Elephant man rendu célèbre par le film de David Lynch.

Voyeurisme ? Exhibitionnisme ? Plutôt une réflexion sensible qui tente d'approcher cette part d'humanité monstrueuse qui vit en nous.